Le musée de l’impression sur étoffes (Mulhouse)

fleurs-bleues_big(Non, je ne passe pas *tous* mes week-ends dans les musées). En week-end dans ma famille à Mulhouse, je suis allée au MISE, le Musée de l’impression sur étoffes qu’O. n’avait jamais visité et où je retourne toujours avec plaisir (j’avais failli y travailler comme guide lorsque j’étais étudiante, je l’avais donc à l’époque parcouru plus d’une fois pour le connaître le mieux possible).

Le MISE permet de mieux comprendre ce que fut Mulhouse au XIXe siècle : la “Manchester française”, une ville industrielle dont la population a explosé tout au long du siècle, et qui exportait sa production d’étoffes imprimées dans le monde entier. Les industriels, rassemblés au sein de la SIM (Société industrielle de Mulhouse) créée en 1826, ont décidé en 1833 de collecter des échantillons de l’ensemble de leur propre production, en complétant cette collection d’échantillons produits ailleurs, y compris à l’étranger : c’est ce qui explique que le musée, créé en 1955, dispose aujourd’hui d’une collection (la plus riche du monde) de plusieurs millions de ces échantillons, dans lesquels viennent notamment occasionnellement piocher les plus grands couturiers à la recherche d’une inspiration pour un motif.

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On sent bien que ce musée a fait l’objet d’une rénovation récente : il est resté fermé entre 1994 et 1996 pour être entièrement réaménagé. Le parcours, très didactique, permet d’appréhender les origines (ah, la belle salle des indiennes, plongée dans une quasi pénombre pour ne pas risquer d’abîmer les fragiles étoffes…), l’évolution des techniques (machines, colorants…), des métiers… Les démonstrations sont fréquentes : le jour de notre visite, tout visiteur muni d’un billet d’entrée avait le droit d’expérimenter l’impression à la planche et de repartir, fier comme Artaban, avec son oeuvre. J’ignore si l’animation est surtout prévue pour les enfants (la personne qui l’a faite juste avant moi ne devait pas avoir plus de 10 ans), mais je ne me suis pas fait prier pour aller trempouiller une planche fleurie dans les pigments avant de l’appliquer gaiement le plus harmonieusement possible sur un bout de tissu, et je dois même dire que j’aurais volontiers fait ça tout l’après-midi. Même pas honte.